Fini les études, un break s’impose pour retrouver la forme, la motivation mais surtout les amis. Montréal, c’est un peu comme un rêve que l’on vit au quotidien. Le calme, la sympathie de ses habitants et la qualité de vie. Comme j’ai pu l’avouer à Marie-Eve, « Montréal, c’est en quelque sorte mon jardin secret ». Chaque quartier de la ville, chaque moment passé à Montréal est un souvenir impérissable aussi dénué d »intérêt soit-il pour le commun des mortels… Cette ville est profondément ancrée dans mon coeur et je compte retourner y vivre un jour.
Bref, ma première semaine à Montréal a plutôt ressemblé à un cocktail d’activités reposantes couplé à des ébahissements constants en retrouvant ces petits rien qui font de cette ville un régal. Je me balade dans les rues à longueur de journée avec mon appareil photo, je tchatche avec les gens (je ne me suis jamais senti seul…), je fais du shopping ou du patin et, le soir, je retrouve mes potes pour boire des bières au Bily Kun en partageant nos histoires de ces 8 derniers mois. Au final, j’ai passé de très agréables moments à Montréal que ce soit avec Constance dans les restaus, David dans les bars, Marie-Joëlle avec ses colocs et sa « cousine » ou Marie-Eve au Bily Kun. Mais surtout, j’ai fait de nouvelles rencontres vraiment étonnantes comme Andrew et Stéphanie, les colocs de Constance, le couple Marie-Eve et Hector ou encore, Noémie, la « blonde » de David. Les Québécois sont vraiment accueillants, je n’ai plus aucun doute là-dessus : le conducteur du bus qui vous aide à monter vos valises, la vendeuse qui vous escorte dans le magasin pendant 45min, une vague connaissance qui vous propose un séjour au ski, ….. Je pourrais vous donner tant de détails là-dessus que ça en deviendrait chiant.
Après une fin de semaine active en shopping dans le centre de Montréal, mon compte en banque perd de la valeur bien plus vite qu’après un krach boursier… Pantalon, sweat, t-shirts, CD, appareil photo, … la carte VISA flambe sérieusement. Passons dans le feu de l’action, car ma première semaine n’a pas été follement intense. Les deux suivantes le sont bien plus, puisque tour à tour j’ai retrouvé ma soeur à Montréal, j’ai traversé la frontière américaine pour me rendre à Boston et j’ai rejoint des amis à Toronto avant d’essuyer une galère presque comique à l’aéroport de Montréal.
Jeudi et vendredi, je retrouve ma soeur en escale à Montréal. C’est l’occasion de lui faire découvrir un peu la ville sous un autre angle que celui de l’hôtel des équipages Air France. Fondue au chocolat, repas typique à la Binerie et marche dans le blizzard sont programmés. Pas de bol pour elle, les derniers jours étaient rayonnants de soleil mais en cette fin de semaine, c’est la tempête. 40 cm de neige en moins de 48h…
Du coup, le samedi, c’est un bel anticyclone qui va me permettre de retrouver Marie-Eve, Constance, Hector et Jagan au Lac aux Castors sur le Mont Royal pour faire un peu de patin !!! Certes, il fait froid mais sur la pâtinoire, on bronze sérieusement sur l’infime partie d’épiderme qui se trouve entre le bonnet, l’écharpe, les gants et les 36 épaisseurs de vêtements ! On se console du froid le soir avec une bonne lasagne mais je ne m’éternise pas au repas. Ce soir, je pars à Boston, MA, avec le bus de nuit. Rock’n’roll !!!
Je dois avouer que je ne suis pas fan des trajets de bus la nuit au Canada. C’est pas mal rempli de « freaks » et ça peut parfois craindre un peu. D’autant plus que c’est vraiment épuisant : il est presque impossible de dormir tellement les bus sont inconfortables et les arrêts fréquents. Je ne vous parle même pas de la douane américaine à 3h du matin et des sbires qui aiment particulièrement poser des questions aux étrangers…. Mais bon, au moins, en voyageant de nuit, je ne perds pas de temps et j’arrive à 8h30 du matin à la station centrale de Boston. Sur place, je rencontre un français un (peu) louche……. Pour résumer, en moins de 5 min, j’apprends :
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qu’il porte une arme
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qu’il est dépressif parce que divorcé
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que c’est un ex-militaire
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qu’il ne parle pas anglais et n’a pas d’endroit où loger
A votre avis, quelle est la suite de l’histoire ? Comment ai-je réagi ? Bah…. vous n’allez pas me croire mais j’ai passé 3 jours vraiment cool avec lui et on a partagé le même dortoir !
Je dois vous avouer que je suis vraiment tombé en amour avec Boston aussi. Cette ville est géniale. Les gens sont aussi accueillants qu’à Montréal, la ville est à taille humaine (je n’ai quasiment jamais pris le métro, j’ai énormément marché) et recèle de petits trésors comme le quartier de Beacon Hill, le District Financier ou Harvard. Je me suis épuisé à marcher dans les rues et j’ai vu énormément de choses cools : le MIT et Harvard, une expo ahurissante de Shepard Fairey (Obey, portrait d’Obama, etc.), les rues chics avec les maisons en briquettes rouges, la Prudential Tower, etc.
Le dernier jour, je me suis fait un petit plaisir en assistant à un match de Hockey au TD Northgarden Center !!! Ce soir là, ce sont les Bruins de Boston qui jouent contre les Florida Panthers. Là-aussi, il m’est arrivé une histoire « invraisemblable », qui connote bien l’esprit un peu trop fermé des américains… 3h avant l’ouverture des portes, j »achète un billet au marché noir (tous les matchs de hockey sont sold-out presque 6 mois à l’avance….). Je négocie bien le prix avec le vendeur et surtout, je m’assure qu’il ne m’embobine pas…. ça serait con de se retrouver au poste de police !!! Puis, je décide de rentrer à mon hôtel pour prendre une douche rapide avant de repartir au stade avec mon sac contenant mes deux appareils photo, passeport, billet d’avion et de nombreux objets de valeur sur le dos. Arrivé dans l’enceinte du stade, je passe le premier rempart de sécurité sans soucis mais le deuxième est une autre affaire. On me refuse l’entrée parce que je porte un sac ! Réaction logique : « Pouvez-vous m’indiquer où se trouve la consigne ou le vestiaire ? ». Réponse illogique : « (Monsieur), il n’y en a pas dans le stade. Veuillez vous écarter immédiatement ». WHAT THE F*** ??? Je me fais éjecter vite fait bien fait par la sécurité et je me retrouve à la rue à quelques minutes du début du match ! J’harcèle de questions une bonne quinzaine de personnes avant de me retrouver dans un restau à quelques centaines de mètres du stade dans lequel je chope un serveur et lui dit « Mec, tu gardes mon sac pendant 2h et je te file 10 dollars ». Je lui laisse mon sac avec mon appareil photo à 800 euros, je prends juste ma carte mémoire, mon passeport et mon billet d’avion. Je file au stade en stress…. Heureusement, les Bruins vont laminer les Florida Panthers 6 à 1 en marquant dès la première minute. L’ambiance est folle autour de la pâtinoire et je destresse complètement. Un moment incroyable que j’aurais aimé partager avec nombre d’entre vous !
Retour à Montréal. Je suis éclaté de fatigue par mon séjour à Montréal mais, c’est reparti pour une nuit blanche suivie de 8h de bus pour aller à Toronto. La première journée est pourrie, il fait gris et cette ville n’est pas du tout animée. Toronto n’a pas vraiment de charme en journée, malgré son tramway qui arpente les rues en damier et quelques quartiers comme le Kensington Market. En revanche, la nuit, le district financier est fabuleux lorsqu’en fin de journée les immenses buildings de verre sont éclairés et se reflètent les uns dans les autres. Le lendemain, je retrouve Vincent, Ben et MG. Je connais Vincent depuis quelques temps car il écrit pour Vacarm, il étudie actuellement au Nouveau Brunswick, à Fredericton, en compagnie de Ben. Ils se sont tapés plus de 20h de bus pour se rendre jusqu’à Toronto et ont accompagné MG qui est sourd… Je les retrouve en milieu d’après-midi après avoir marché toute la matinée. Nous allons passer une journée ensemble assez folle. On monte d’abord à la CN Tower (553 mètres, une des 7 merveilles du monde moderne !!!) puis on se balade dans les rues. MG nous propose d’aller voir un tournoi de Hockey Cosom (= en salle, pas sur patinoire) organisé par ses potes sourds. Là, c’est la catastrophe…. gros plan foireux évité de justesse (c’est à dire, à 3 secondes près alors que les portes du bus se ferment…). Un peu plus et on se retrouvait en galère à une centaine de kilomètres de Toronto ! Du coup, nous sommes vaillamment partis à la recherche d’un bar sympa… chose pas très évidente à Toronto. La ville est vraiment morte. On se retrouve dans un Irish Pub où on se fait draguer par la serveuse, probablement envieuse de nos pourboires aussi généreux que sa plastique. Puis, suites aux conseils volés au patron, nous nous rendons dans un bar où nous pourront trouver des « collage drunk hot chicks ». Effectivement, les serveuses comme les client portent le haut mais un peu moins le bas dans cet endroit. Virage à droite, on rejoint des potes de MG dans un temple dédié à l’alcoolisme, le Madison. Quatre étages et des dizaines de terrasses. L’endroit est blindé de monde…. et la terre tourne sacrément quand on rentre à l’hôtel.
Le lendemain, petite marche dans les rues de Toronto. Passage par le Kensington Market, Bloor Street, l’Université et le quartier chinois. Quelques anecdotes intéressantes comme une superbe blonde aux yeux bleus qui est venue nous interviewer en nous posant des questions vraiment louches passant de « Que pensez-vous de Barack Obama ? » à « C’est quoi votre expérience la plus hot ? ». Je repars à Montréal en fin d’après-midi, je me tape à nouveau 8h de bus. Je suis mort de chez mort ! En arrivant, je retrouve David et là, c’est parti pour une tournée des bars assez rocambolesque commençant à 1h du matin ! Merci McDo de donner tant de bonheur aux gens…
Nous voici arrivé au 2 mars. J’ai mal aux cheveux ce matin, et mal au coeur aussi. Je dois quitter Montréal. En fin de matinée, je vais me rendre à l’aéroport après un dernier au revoir donné à David. Je quitte Montréal avec l’espoir d’y revenir rapidement. Ce sera chose faite. Après 8h d’attente dans le hall de l’aéroport, on m’indique que je ne partirais pas aujourd’hui. Mes billets sont un peu spéciaux (j’embarque uniquement s’il y a de la place dans l’avion) et là, les avions sont pleins pour toute la semaine qui arrive. Grosse angoisse. Heureusement, après 2 jours d’attente, j’arrive à prendre un vol. Me voici à Paris, désormais. Soupir…
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