Je quitte la fureur de Bangkok pour la paisible ville touristique de Siem Reap, connue pour abriter les célèbres temples d’Angkor. Ce voyage restera longtemps gravé dans ma mémoire. Des rencontres avec des gens formidables, certains marqués par la vie, d’autres marquants par leur gentillesse innée.
Avant même de commencer à vous conter mes visites, je dois vous parler de l’Happy Guest House, le meilleur hôtel de Siem Reap, j’en suis convaincu. Je connais peu d’endroits aussi convivial que la demeure de la famille Phat. Les chambres y sont spacieuses, confortables et vous y ferez la rencontre de nombreuses routards avides de partager leurs expériences culturelles avec vous. Accueilli en français par Minh (j’espère ne pas écorcher son prénom), mon séjour dans cette guest house s’est déroulé comme dans un rêve. La jeune fille a pris soin de me réserver un conducteur ainsi qu’un guide avec qui j’ai passé de très bons moments.
Seung Mengkav, guide anglophone de 26 ans et récemment marié, est particulièrement dévoué à son métier. Seung vous fera découvrir avec professionnalisme les meilleurs temples en évitant soigneusement les cars de touriste. Il prendra aussi le temps de partager avec vous la culture Cambodgienne, en vous expliquant tant de choses insolites pour nous, européens. Ky Nim possède quant à lui un Tuk Tuk très confortable. Homme de confiance, il vous conduira de temple en temple pour un prix dérisoire (entre 10 et 20$ selon le kilométrage pour la journée) et vous attendra patiemment à la sortie du temple. Ky est un peu réservé mais possède un sens de l’humour très fin, vous ne vous ennuierez pas avec lui ! Autant vous dire que j’espère rester en contact avec toutes ces personnes pour longtemps !
Ma première vision du Cambodge fut un émerveillement face à la nature. De grandes étendues de rizières entourée de jungle où pousse une végétation extrêmement dense de laquelle on distingue palmiers, cocotiers et bananiers. De nombreux buffles armés fièrement de longues cornent se nourrissent paisiblement sur des terres sèches, ou au mieux légèrement marécageuses. Il est extrêmement facile de tomber nez à nez avec des singes lorsque les habitants des maisons voisines les nourrissent. Quel émerveillement aussi lorsque l’on voit se déplacer un éléphant sur la route, même si cela reste une attraction destinée aux touristes de passage. Le Cambodge, encore peu développé, reste en étonnante symbiose avec la nature et possède un vivier animal incomparable, à l’image de cette mante religieuse.
Ce voyage m’a complètement dépaysé. Face aux cahutes sur pilotis faites de feuilles de palmiers par les habitants eux-mêmes, me voici bien loin des boulevards Haussmanniens. Difficile de s’imaginer vivre en 2010 sans eau courante, ni électricité avec pour seules ressources les revenus d’une maigre récolte de riz saisonnière. La ville de Siem Reap et ses villages alentours semblent désormais se tourner de plus en plus vers le tourisme. Des routes ont remplacé les chemins de terre battue qui coloriaient auparavant les troncs des arbres d’une couleur ocre et, les hôtels de luxe poussent comme du chiendent. Ces hôtels avec piscines et tout le confort moderne affichent des prix qui représentent plusieurs mois de travail (voire une année complète) pour la population locale… Si le Cambodge bénéficie désormais d’une force vive, emmenée par une jeunesse éclatante, suite à de trop nombreuses années de conflit, le pays n’en reste pas moins pauvre et confronté à de nombreux problèmes modernes : prostitution, corruption, etc. Et, c’est sans compter la confrontation avec de vieilles traditions qui lancent de nouveaux défis pour le pays en pleine modernisation. Sur les routes, il est possible de voir de nombreuses femmes assignées au dur labeur des travaux de voirie parcourir des dizaines de kilomètres en vélo, sous une chaleur pesante. A l’inverse, d’autres corps de métiers semblent strictement réservés aux hommes : chauffeurs, guides, etc.
Il n’est pas non plus rare de voir des enfants (parfois très jeunes) travailler. La plupart du temps, ceux-ci viennent vous vendre des babioles en tous genre à l’abord des temples, une demi-journée par jour, afin de soutenir les efforts financiers de leurs parents pour les envoyer à l’école. Je me rappellerai d’ailleurs longtemps des paroles crues d’une certaine Lisa, vendeuse de cartes postales, qui devait à peine avoir 7 ou 8 ans, et déjà parfaitement bilingue. Je l’ai rencontré lors de ma première visite de temple, sur le site de Roluos. Il était une heure de l’après-midi, et sous un cagnard pas possible, je n’aurai pour rien au monde voulu faire son travail.
Ainsi, au travers de mes trois jours passés à Siem Reap, j’ai pu voir plusieurs des plus beaux temples bouddhistes / hindouistes au monde. Quelle vision magique que de contempler le lever du soleil sur le temple d’Angkor Vat ou bien de promener parmi les ruines de Ta Prohm, temple envahi par la jungle. De même Bantaei Srey et ses magnifiques bas-reliefs dessinés sur des pierres de couleur ocre se révèle être une incroyable citée perdue au milieu de nulle part. Sur les devantures des portes, de nombreux personnages issues des mythes religieux s’affrontent. Le groupe de temples situés à Angkor Thom, sorte de cité maudite qui aurait pu servir aux décors d’un Indiana Jones, nous plonge en pleine expérience mystique avec le temple Bayon aux centaines de faces de Bouddha géantes. A l’inverse, Neak Pean, temple situé au milieu de quatre bassins nous offre une vision plus sereine. A l’origine, les malades venaient s’y recueillir pour soigner leurs maux. En trois jours, j’ai dû visiter plus d’une vingtaine de temples, tous plus magnifiques les uns que les autres. Ô merveille.
Happy Guest House – (855) 12 960 879 – happy_ghouse@yahoo.com
Ky Nim – (855) 17 658 113 – thoeunmoeun@yahoo.com
Seung Mengkav – (855) 12 978 442 – mengkavs@yahoo.com
Soyez le premier à commenter