Autant le dire tout de suite, 7 jours pour visiter la Gaspésie, c’est trop peu ! Depuis Montréal, cela représente plus de 2000 km de route, avec la nécessité de se lever très tôt le matin pour s’enquiller en moyenne 3h de route afin d’arriver suffisamment de bonne heure pour pouvoir profiter des activités locales (randonnée, kayak, vtt …). Et puis, au-delà du kilométrage, la Gaspésie est une région qui donne envie de profiter calmement de sa douceur de vivre en prenant tout simplement son temps pour parcourir les longs sentiers perdus ou à patienter pour voir poindre à l’horizon un dos de baleine ou les bois d’un orignal ! En partant seulement 7 jours, on savait à quoi s’attendre – l’objectif de notre voyage au Québec était initialement de passer du temps entre amis à Montréal – mais les kilomètres parcourus à toute allure ont fait surgir la frustration de ne pas avoir pu pleinement profiter des attraits de la région, et l’envie irrésistible de revenir !
Depuis la France, Québec est la porte d’entrée vers la Gaspésie avec son aéroport international, et ses 3h de route pour atteindre Rimouski. De Montréal, il faudra ajouter 2h30 de trajet supplémentaire. Des aéroports régionaux sont présents dans la péninsule, mais présentent peu d’intérêt (coût des vols élevés, difficile de louer une voiture sur place…). Bref, notre première étape nous permet de profiter d’une après-midi ensoleillée dans la vieille ville de Québec – toujours aussi touristique – afin d’assister à un match de pré-saison de la ligue de hockey majeur junior du Québec (LHMJQ) entre l’équipe locale (les Remparts) et l’Oceanic de Rimouski. Ces équipes sont composées de jeunes joueurs (généralement entre 16 et 20 ans) qui sauteront prochainement le pas de la LNH (Ligue Nationale de Hockey), le niveau est très élevé et c’est l’occasion de voir des futures stars. Le joueur le plus célèbre de ces dernières années – Sidney Crosby a d’ailleurs fait ses classes à Rimouski. Le prix des places est abordable – une vingtaine de dollars en saison régulière et le match se déroule dans une arène de 18.000 places tout de même !
Voyager en Gaspésie, c’est vraiment partir au bout du monde en s’éloignant de toute Terre. La rive opposée du Saint Laurent s’effaçant petit à petit à l’horizon, c’est une étrange sensation qui naît au fur et à mesure que l’on progresse vers le Nord. A l’inverse, en revenant vers Montréal on effectue un retour à la Terre, quand le golfe du Saint Laurent devient estuaire jusqu’à devenir fleuve. Entre Rivière du Loup et Rimouski, les paysages et les lumières changent. Au soleil couchant, le Saint Laurent est si calme qu’aucune vaguelette ne semble le perturber et sa surface parait comme blanche effaçant la ligne d’horizon. Le Parc du Bic est une étape incontournable. On peut y apercevoir des phoques gris se prélasser sur les rochers. Le relief du parc est splendide et donne vraiment envie d’y passer plusieurs jours en camping (il est possible de louer des mobil-homes en forêt). Une randonnée de 3h vous permet de longer le littoral jusqu’au Cap à l’Orignal puis de revenir par la forêt. Il est possible de faire du Kayak – en réservant quelques jours à l’avance par téléphone ou du VTT. A quelques kilomètres, à Pointe au Père, il est possible de visiter un sous-marin (L’Onondaga) et de revivre le naufrage de l’Empress of Ireland. Le soir, nous dormons à l’auberge du lac Malcom à Sayabec (prononcer Saibec) – un lieu très reposant avant de faire route vers la Baie des Chaleurs en passant par la vallée de la Matapedia.
La Baie des Chaleurs offre de nombreux attraits touristiques. Le parc fossilifère de Miguasha est impressionnant par l’abondance et la diversité des fossiles exposés dans le musée. De nombreuses activités et ateliers sont proposés pour les enfants – et la visite guidée des falaises fossilifères pour les adultes s’avère intéressante. Renseignez-vous sur les horaires de ces activités pour planifier votre venue. Carleton-sur-Mer propose de bons restaurants et même si nous n’avons pu y séjourner, les nombreuses activités sur place donnent l’envie d’y faire une halte. Nous avons privilégié de passer un peu plus de temps à Bonaventure pour y faire une descente en kayak – sans difficulté – de 20km sur la rivière du même nom, réputée pour son eau claire. On mange délicieusement bien à la Poissonnerie du Pêcheur. Franchement, on y serait bien rester 2-3 jours supplémentaires pour décompresser. A proximité, la visite du Banc de Pêche de Paspébiac mérite une halte rien que pour son bâtiment principales aux dimensions impressionnantes. On y explique le commerce de la morue, et les métiers nécessaires (forgerons, tonneliers, armateurs…) avec de nombreuses animations.
Le clou d’un voyage en Gaspésie est probablement son séjour à Percé. Cette petite ville touristique mérite d’y passer quelques jours pour profiter de la vue sur le rocher percé, des randonnées sur l’Ile Bonaventure (le trajet est un peu dispendieux mais vaut l’investissement) pour assister au bal de la colonie des fous de Bassan et observer phoques et baleines. On y mange très bien, mais pensez à réserver votre table ! Le relief de la région est beaucoup plus montagneux, contrairement aux plaines côtières de la Baie des Chaleurs. A 1h30 de route environ se situe le parc Forillon, à Gaspé, à la pointe extrême de la péninsule. On peut y observer une faune abondante et c’est probablement le meilleur spot pour y apercevoir des cétacés. La ville présente moins d’intérêt que Percé – bien qu’il y ait quelques musées intéressants.
Nous entamons notre retour le long de la côte Nord, le paysage est totalement changé – plus sauvage. Une halte au parc National de la Gaspésie est essentiel, tout comme un stop à la boutique Atkins à Montlouis pour les amateurs de poisson fumé ! Ne sous-estimez pas la taille du parc, puisqu’il est immense et propose principalement des randonnées longues (comptez 5 à 6h de marche pour les randos d’intérêt qui offrent les meilleures chances d’observer les troupeaux de caribous ou les orignaux). Plusieurs postes d’observations permettent de voir la remontée des saumons. Comptez au moins 2 jours pleins pour profiter du parc avec une ascension du Mont Albert.
Nous rentrons ensuite à Montréal en profitant d’une étape à Rivière du Loup, nous permettant de nous arrêter en chemin aux Jardins de Métis – un autre arrêt aussi indispensable que reposant – et de randonner au Canyon des Portes de l’Enfer.
Notre itinéraire pour un tour de Gaspésie au pas de course :
J1 à 4 – Visite de Montréal
J5 – Visite de Québec
J6 – Randonnée au Parc du bic & visite à Pointe au Père. Nuit à Sayabec.
J7 – Visite du musée et courte randonnée à Miguasha. Déjeuner à Carleton sur Mer. Nuit à Bonaventure.
J8 – Descente en kayak sur la rivière Bonaventure. Visite de Paspébiac. Nuit à Port Daniel.
J9 – Randonnée sur l’Ile Bonaventure à Percé.
J10 – Randonnée au Parc du Forillon à Gaspé. Visite du musée Jacques Cartier.
J11 – Randonnée dans le Parc National de Gaspésie. Nuit à Cap Chat.
J12 – Visite des Jardins du Métis & randonnée au Canyon des Portes de l’Enfer (ou possibilité de randonner au Parc du Bic). Nuit à Rivière du Loup.
J13 – Retour à Montréal.
Ma recommandation, prenez une semaine supplémentaire pour visiter la Gaspésie :
> Passer au moins une journée de plus au Parc du Bic
> Passer 2 à 3 jours de plus dans la Baie des Chaleurs (Carleton sur Mer, Bonaventure)
> Passer une journée de plus à Percé
> Passer 2 jours de plus dans le parc National de la Gaspésie.
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