Récemment, j’ai reçu le nouveau coffret 5 cds de Lofofora. De quoi redécouvrir des titres que j’avais profondément enfoui dans ma mémoire. Ce coffret est un très bel objet qui se démarque des habituelles rééditions que lancent sur le marché les maisons de disque pour boucler leurs budgets à l’approche de Noël. On ne retrouve pas tous les albums de ce groupe emmené par le (très) génial Reuno. Loin d’être barbant, cet homme au crâne toujours bien rasé nous dévoile des textes racés, intimes et qui sont de véritables instantanés de notre société.
En écoutant les albums, j’ai redécouvert des titres que j’avais oublié depuis longtemps. Je ne me souvenais plus à quel point leur avant-dernier album pouvait être excellent. Quel exploit que de réussir à surpasser ce que Lofofora avait pu donner avec « Le Fond et la Forme » ! En écoutant « Les choses qui dérangent », on touche probablement à ce qui représente l’apogée de Lofofora : un groupe sans commune mesure, qualifiable de « leader incontesté » du metal ou même plus généralement du rock énervé en France.
Tout ça pour dire que j’aimerais m’attarder sur une chanson qui m’a vraiment émue, surtout en cette période (personnelle) de désillusion. « Quelqu’un de bien », voici un morceau qui me touche droit au coeur. J’ai toujours eu un faible pour les textes de Reuno, ses jeux de mots et son timbre de voix. Sans être un fan de l’ensemble de l’oeuvre du groupe (faut dire que « Mémoires de singes » m’a pas mal déçu…), j’entretiens une relation très intime avec celui-ci. Je me souviens du premier album de Lofofora que j’ai acheté. Il s’agissait de « Dur Comme Fer ». J’avais vu le clip de leur single parmi les singles « Les Gens » quelques jours auparavant sur MCM ou MTV et, alors qu’un incident tragique venait de se produire (mon père tombait dans le coma à la suite d’une hémorragie cérébrale), pour me changer les idées je suis allé acheter deux albums à la FNAC de Nice… Lofofora et le premier album d’Ill Nino. Du haut de mes 15 ans, l’album m’a paru parfaitement indigeste mais ce fut un véritable défouloir spirituel et émotionnel en cette période de troubles intenses. Je n’ai jamais quitté ce boitier crystal usé par le temps et je le garde précieusement encore aujourd’hui dans ma discothèque… Je l’ouvre rarement, volontairement.
Mieux encore, ma première interview en tant que webjournaliste amateur fut celle de Reuno, à Verneuil sur Avre. J’avais 17 ans. Je suis arrivé en retard à l’interview à cause de bouchons sur la route, j’étais tout tremblant. J’allais rencontrer un mec qui était une véritable star pour moi et mes potes de l’époque. C’était fou pour une première interview et Reuno m’a mis à l’aise très rapidement. J’ai vite compris que c’était un mec humble et que son image médiatique de « grand méchant »… bah on s’en battait les c**** ! Un an plus tard, je l’ai retrouvé dans un festival en Normandie, j’avais préparé une interview de folie avec des artistes metal français posaient leurs questions à Lofo… J’ai été gratifié par Reuno himself et le label At(h)ome de nombreux remerciements pour avoir réalisé la, je cite, « meilleure interview de Lofofora de tous les temps« . Ca fait plaisir Pour aller jusqu’au bout de l’anecdote, aujourd’hui je garde encore le mail de remerciement de Reuno dans ma boite hotmail. Parmi plusieurs milliers de messages que je conserve, c’est probablement celui que je n’effacerais jamais.
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