Il ne reste qu’un petit territoire du vaste empire de Macédoine d’Alexandre le Grand, étriqué entre la Grèce, l’Albanie, la Serbie et la Bulgarie. Pour le week-end de la Pentecôte, nous avons passé 3 jours à parcourir ce pays plein d’histoire et qui semble presque oublié, depuis l’éclatement de l’ex-Yougoslavie. Le tourisme occidental s’est installé sur les plages de Croatie, plutôt que dans les montagnes et autour des grands lacs de Macédoine. Pourtant, les paysages sont magnifiques et les attraits culturels sont sans limites…
Arrivés au minuscule aéroport de Skopje, nous avons loué une voiture. A nous l’aventure, pour rejoindre Ohrid, au sud du pays, à 185km seulement de la capitale. En route, nous faisons deux haltes. Nous consacrons la première, très ciblée, à visiter la mosquée peinte de Tetovo. Sur chaque rive de la rivière qui traverse la ville se situent deux lieux de cultes emblématiques, et qui résument parfaitement l’ambiance cosmopolite de la Macédoine, à la confluence de deux grandes cultures. Face à la mosquée du XVe siècle, une église orthodoxe du XIe siècle. L’imam nous fait découvrir l’intérieur de la mosquée, entièrement peinte de décorations d’une grande finesse, en nous ouvrant grand la porte de l’édifice, normalement fermé à cette heure. Il attire aussi notre attention sur l’une des rares représentations de La Mecque, sur l’un des murs. Quelle chance ! Mais, c’est aussi une première rencontre à l’image des futures : sans stéréotypes, nous avons été marqués par l’accueil chaleureux et la sympathie des macédoniens…
Nous quittons Tetovo rapidement, pour faire une halte plus longue dans le parc national de Mavrovo. Quel dommage de devoir visiter au pas de course ! Les abords du lac sont splendides et semblent être un véritable régal pour les randonneurs, les pêcheurs et les adeptes des activités de plein-air. L’hiver, Mavrovo dispose d’un petit domaine skiable. Nous aurions bien aimé passer une ou deux journées complètes pour profiter du parc… Néanmoins, le point d’orgue de notre visite est d’admirer la petite église communale engloutie ; le lac est artificiel, un barrage hydraulique ayant eu pour effet de submerger une partie de Mavrovo. L’ambiance est étrange, le paysage doit être apocalyptique lorsqu’un orage se présente au-dessus des montagnes !
Le soir nous arrivons à Ohrid, ville enregistrée au patrimoine de l’Unesco, qui a de faux-airs de Dubrovnik ou de Carcassonne, avec les murailles de la citadelle qui entourent la vieille ville. Nous ne pouvons conseiller aux routards que de réserver une chambre, face au lac, à la Villa Ohrid. La vue est tout simplement splendide et le prix d’une nuitée est abordable (26€ pour une chambre double). Avec un peu de chance, vous pourrez même profiter, comme nous, des succulentes cerises qui font craquer les branches de l’arbre, dans le jardin. Visiter la vieille ville est un régal, même si les montées sont parfois raides. Il ne faut en aucun cas rater la visite de Sainte Sophie, aux impressionnantes fresques d’un bleu profond, une petite marche sur les remparts de la citadelle pour avoir une vue imprenable sur la ville, et la visite des ruines d’une ancienne basilique à proximité de la récente basilique Saint Clément, où l’on découvre de magnifiques mosaïques. Enfin, pour avoir la plus belle vue sur le lac, dans le prolongement de Sainte Sophie, il faut longer les falaises pour arriver au sommet, après quelques marches, et admirer la petite église Saint Jean qui trône sur le promontoire. La ville nouvelle offre une promenade agréable en fin de journée, pour faire du lèche-vitrine, manger une glace ou diner.
Depuis Ohrid, il est facile de faire une escapade rapide jusqu’à Bitola, à 60km, malgré la route de montagne assez sinueuse et qui peut devenir pénible si l’on se retrouve à suivre un camion… Bitola n’a pas le charme d’Ohrid, mais présente quelques maisons à l’architecture intéressante et des lieux culturels d’intérêt. Heraclea Lyncestis, est une ville antique, dont on devine l’importance des remparts qui l’entourait, et où l’on peut admirer un théâtre très bien conservé. Deux basiliques devaient accueillir les premiers chrétiens, avec grand faste. La plus petite révèle un chœur en marbre, et la plus grande de splendides mosaïques avec des représentations animales, notamment une scène avec un lion sautant sur sa proie. L’église Saint Dimitri, dans le centre de la ville, sobre d’extérieur, présente une grande richesse en son intérieur, avec un balcon finement dessiné, et de nombreuses icônes.
Pour notre dernier jour, nous décidons de revenir par la même route jusqu’à Skopje, pour visiter la capitale. Néanmoins, il est envisageable de continuer la route par l’Est en passant par Bitola et Prilep. Si Skopje ne nous attirait pas plus que ça, nous avons été agréablement surpris par cette ville, au final, très charmante. Il faut prendre au moins une bonne heure pour se perdre dans le vieux bazar et ses alentours. De là, on peut visiter la mosquée, datant du XVe siècle, et contempler la ville nouvelle depuis la forteresse. Skopje est une capitale qui bouge. De nombreux immeubles et les premiers gratte-ciels, commencent à apparaitre. C’est étonnant de voir autant d’activités de construction dans le centre-ville d’une capitale. En enjambant le vieux pont de pierre, les gigantesques statues d’Alexandre le Grand et de son père se font face. En poursuivant, on goûte à l’ambiance électrique de la nouvelle ville grâce à de belles promenades dans de larges rues piétonnes.
Au final, il est frustrant de n’avoir pu rester que 3 jours en Macédoine. On pourrait y passer agréablement une bonne semaine en profitant des parcs nationaux, ou simplement en évitant de se presser, et en appréciant le rythme des habitants. La visite de la Macédoine se couple facilement avec la visite de ses pays limitrophes, Sophia, Athènes, Belgrade ou Pristina ne sont qu’à quelques centaines de kilomètres de Skopje…
Itinéraire :
Jour 1 : arrivée à 13h à Skopje. Visite rapide de Tetovo, Mavrovo et soirée à Ohrid.
Jour 2 : visite d’Ohrid le matin et en soirée ; après-midi à Bitola
Jour 3 : retour à Skopje, visite du centre. Départ à 17h.
[…] en bois et ces bâtisses colorées me rappelaient quelques voyages dans les balkans, notamment en Macédoine. Tbilisi est une ville charmante, avec un patrimoine culturel très riche, qui permet d’y […]