Le Cambodge, c’est toute une expérience ! Une fois qu’on y a goûté, on ne peut plus s’en passer. Pour la troisième année consécutive, je retrouve les rizières et la jungle de cette terre d’Asie fascinante. Si l’année précédente l’objectif de mon voyage était de parcourir le pays du nord au sud et d’est en ouest, mon nouveau périple était plus raisonnable. Je voulais avant tout rencontrer ma filleule, parrainée par l’ONG Enfants du Mékong, et effectuer un trek dans le Ratanakiri en compagnie d’amis. Avant cela, un court passage par la Thailande m’a permis de découvrir Koh Chang, une ile paradisiaque uniquement sur carte postale. La découverte de l’ile tourne assez rapidement à la déception en raison de plages qui n’ont rien d’agréables à être parcourues, et un flot de touristes abondant qui a dénaturé cet endroit. Néanmoins, une journée passée en mer pour faire de la plongée m’aura offert un moment zen à contempler les coraux et la faune sous-marine.
Le lendemain, on part pour le Cambodge par bus. Le trajet s’effectue assez simplement, jusqu’au passage de la frontière à Poipet, où le stresse monte lorsque l’on est confronté à de nombreux scams nourris par la corruption et une longue file d’attente pour faire tamponner son passeport. A cinquante kilomètres de là se trouve une première ville un peu plus calme, Sisophon. Une halte n’est pas recommandée car il n’y a strictement rien à voir en ville, mis à part le marché central. Cependant, j’y passerai une journée pour rencontrer ma filleule et les responsables de l’ONG Enfants du Mékong.
En poursuivant la route, on tombe sur Siem Reap et les fameux temples d’Angkor. Pas de surprise en cette troisième année consécutive de visite des temples mais l’émerveillement reste le même face au lever de soleil sur Angkor Vat ou face aux bas-reliefs de Bantay Srey. Je découvre pour la première fois le temple de Kbal Spean. Perché en haut d’une colline, on atteint le temple après une bonne demi-heure de marche dans la jungle. On découvre alors des bas reliefs et des lieux de cultes (linga) sculptés à même la rivière. C’est impressionnant et paisible. A l’inverse, la ville de Siem Reap et le parcours de visite des principaux temples a bien évolué en trois ans, au détriment d’une certaine authenticité. Les routes, les hôtels et « attrape-touristes » fleurissent à une allure incroyable…
Après deux jours de visites de temples, on sature. Un tour à Kampong Kleang, au bord du Tonlé Sap, est une véritable bouffée d’air. C’est surtout très dépaysant de voir des villages flottants sur cet immense lac. En février, le lac est très bas, on découvre donc les principaux villages sur pilotis depuis la terre ferme mais à la saison des crues, le paysage est radicalement changé. Depuis le village, on prend un bateau pour une ballade d’une heure environ sur le lac. On y découvre le mode de vie authentique des pêcheurs du lac dont les maisons sont des embarcations ou des radeaux perdues au sein de cette immensité d’eau. Il est difficile de s’imaginer vivre dans de telles conditions !
De Siem Reap, on rejoindra Banlung, dans la région du Ratanakiri, par bus. Il faut 14 à 16h longues heures pour effectuer ce périple mais le jeu en vaut la chandelle. On se croirait au Far West en arrivant dans cette toute petite ville après avoir traversé de nombreux kilomètres de jungle et de forêt. Malheureusement pressé par le temps, je dois écourter mon trek à deux jours. La durée s’avère cependant suffisante pour goûter un peu à la jungle. On n’aura peu l’occasion d’observer la faune (hormis des insectes / oiseaux) mais on passera un bon moment. On passe surtout par de nombreux paysages différents : d’abord une plantation d’arbres à noix de cajoux, puis la jungle et parfois des clairières avec des fermettes. Nous sommes accompagnés d’un ranger et d’un guide qui nous font découvrir la flore et nous montrent comment « survivre » en milieu hostile en coupant des lianes pour en boire l’eau, en mâchant certaines plantes, en identifiant les terriers de mygales que l’on retrouve partout sur le chemin, etc. On passe la soirée au bord d’une cascade, parfait endroit pour se rafraichir et s’amuser à l’aide de lianes qui pendent au-dessus des bassins d’eau. On dormira dans des hamacs plus tard, mais il faut d’abord partir à la chasse aux grenouilles à la nuit tombée avec une lampe frontale. Une fois attrapées, les pauvres bestioles sont tuées à l’aide de sel, puis frites avant d’être gobées des pieds à la tête. « Crispy ! crispy » dira le guide ! Le vin de riz et de palme nous aidera à faire passer le goût ! En ce qui concerne les expériences d’aventuriers, un autre groupe de trekkeurs à proximité de notre camp aura eu la chance de capturer un serpent dans une nasse pour le déguster au petit matin.
Après ces deux jours passés dans la jungle, le retour à la civilisation est agréable. On terminera le voyage avec une étape à Phnom Penh, Bangkok et Abou Dhabi avant de revenir à Paris.
[…] ma filleule et une partie de sa famille chez elle, à proximité du centre de Sisophon. Si mon voyage était à vocation touristique, la rencontre de ma filleule avec qui j’échange des lettres régulièrement était le point […]