La brume se dissipe à peine dans mon esprit qu’elle se répand sur Hanoi. En cette fin du mois d’octobre, l’abondante activité des habitants de la capitale du Vietnam ne suffit pas à éloigner les nuages. Entre poussière des moteurs et brouillard naturel, la couleur de la ville s’évapore dans les gris. Ce n’est pas le mausolée d’Ho Chi Minh qui viendra égayer ce paysage aussi mystérieux qu’austère. Hanoi est une ville bruyante et bouillonnante où l’ennui est difficile à trouver, mais pour le touriste, deux jours suffisent pour la visiter. On prend alors le train de nuit pour se rendre plus au Nord et marcher dans les montagnes, à Sapa ou Ba be.
De ces promontoires où le brouillard se fait encore plus épais, on découvre quelques belles vallées aux cultures de riz en étages et, seulement si l’on s’éloigne des sentiers battus, on rencontre des villages Hmongs et Dzao. Pour cela, deux jours de marche au minimum sont nécessaires. Renseignez-vous à l’office du tourisme, car seules quelques agences triées sur le volet sont autorisées à effectuer ces randonnées vers le Nord, la plupart redescendant la vallée. Nous aurons été chanceux, le premier soir, nous sommes hébergés par une famille Dzao rouge et, dans ce village situé en haut d’une montagne, nous célébrons le mariage d’un jeune couple. Nous sommes invités à table pour partager l’alcool de riz qui coule à flots depuis le début de l’après-midi… L’activité de la vallée est aussi intense, les femmes sont au champs, les enfants surveillent le bétail et ramassent des fruits, les hommes construisent maisons, routes et autres aménagements.
Après 3 jours passés à Sapa, il nous faut repasser par Hanoi pour nous rendre jusqu’à la baie d’Ha Long. Nous enchainons le bus et le train de nuit, qui nous amène au port pour midi. Dès lors, impossible d’échapper à l’industrie touristique : nous voici massé dans un bateau qui fera une croisière avec deux nuits dans la baie. Le premier jour est perturbant car malgré les paysages sublimes d’où émergent de nombreux pics karstiques, nous devons suivre à la lettre un guide, nous sommes entourés de bateaux remplis de touristiques. Ce n’est pas vraiment l’image qui ressort des guides et des documentaires montrant un havre de paix… Heureusement, le deuxième jour, nous accostons et résidons sur une ile. Désormais plus à l’écart de la masse, la situation est parfaite pour apprécier les paysages et la sérénité du lieu. Les visites organisées sont sans intérêt, mais difficile d’y échapper. Nous apprenons à nos dépends que le tourisme au Vietnam n’est conçu que dans la rigueur de l’organisation…
Nous apprendrons aussi qu’il faut prendre son temps pour visiter le Vietnam, les distances sont étonnamment longues et même si les transports sont bons, le réseau est centralisé autour d’Hanoi. Ainsi, nous devrons une nouvelle fois passer par la capitale avant de passer plus de 16h en bus pour rallier Hue. Une journée de repos aurait été la bienvenue et nous aurait permis d’apprécier plus cette ville à l’architecture intéressante. Nous ne visitons que la citadelle, fort décevante car la plupart des palais ont été détruits et il ne subsiste qu’une enceinte et quelques bâtiments relativement peu impressionnants. Nous préférons filer à Hoi An où nous passerons deux journées agréables à visiter le centre ville et les alentours. Deux choses à faire absolument : aller manger au Bale Well (45-51 Tran Cao Van), un restaurant perdu au fond d’une allée à tomber par terre, et prendre un cours de cuisine !
De Da Nang, nous partons au Cambodge pour retrouver ma filleule au centre Enfants du Mékong à Sisophon. Une expérience inoubliable une nouvelle fois, avec une grande leçon d’humilité. Nous retrouvons les personnes qui nous ont déjà accueilli en février dernier, nous prenons le temps de déjeuner ensemble, de découvrir le centre et d’échanger avec les enfants. Le jour suivant nous irons à Battambang pour visiter la région et ses temples.
Puis, nous traverserons le Tonle Sap en bateau pour rejoindre Siem Reap. Il serait dommage de se priver de cette formidable croisière, surtout en cette fin de saison des pluies. L’eau est haute, les forêts sont inondées, les villages flottants sont pleins d’activité et la faune est au rendez-vous avec de nombreux échassiers et pélicans. La traversée dure 6h à cette période car l’eau submerge suffisamment les arbres, en période sèche il faudra compter 9h pour se faufiler entre eux. Après cette balade, vous pourrait flâner et visiter les temples d’Angkor.
Nice article, beautiful pics…Thanks for writing this. Will read more.
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