Après 10 jours passés en Géorgie, nos vacances se terminent par une escapade en Arménie. Nous avons rejoins la capitale Yerevan par avion depuis Tbilissi, le vol ne durant qu’une trentaine de minutes. C’est la deuxième fois que je visite la capitale Arménienne. L’intérêt touristique y est limité mais on y profite de ses bons restaurants et, surtout, de son dynamisme le week-end. J’ai eu le temps cette fois-ci de visiter, en plus des incontournables Opéra, Cascades et place Charles Aznavour, le musée d’histoire situé sur la place de la République. Les collections, notamment de l’âge du bronze, sont dignes des plus grands musées. On y contemple de magnifiques statuettes de bronze, des casques de parade somptueusement gravés et toute une série d’idoles mystiques. Plus étonnant encore, deux charrettes en bois, découvertes au fond du lac Sevan sont incroyablement bien conservées.
Nous sommes arrivés tôt le matin à l’aéroport, ce qui nous a permis de visiter les alentours de Yerevan à l’aide d’une voiture de location. Les routes sont dans un mauvais état, donc un SUV n’est pas un luxe pour parcourir le pays… A quelques minutes de route de l’aéroport se trouve Etchmiadzin, dont l’immense complexe monastique est agréable à parcourir. Ici, siègent les plus hautes instances religieuses d’Arménie. Néanmoins, après 10 jours de voyage en Géorgie et probablement deux fois plus de monastères visités, nous sommes un peu lassés des édifices religieux…
Nous nous dirigeons donc vers Khor Virap, qui dispose d’un cadre exceptionnel, face au Mont Ararat. Le lieu est particulièrement photogénique, avec ses vignes au premier plan, ce monastère insolite perché sur son promontoire, et cet immense volcan aux neiges éternelles en arrière plan… Khor Virap possède un certain charme, avec ses fortifications qui l’entourent, et un intérieur très riche.
Nous nous rendons ensuite à Garni, pour y admirer son temple grec. Perché en haut d’une montagne, il surplombe vallées et canyons dans un environnement semi-aride. Nous n’avons pas choisi le chemin le plus simple pour nous y rendre, passant par une route en piteux état, mais la vue est splendide. On se croirait en Arizona, ou dans un scène d’entrée digne de la Colline à des yeux… Le temple en lui-même est d’un intérêt limité, mais le cadre est fabuleux.
Nous poursuivons notre route jusqu’à Geghard, où se trouve un monastère entourée de falaises abruptes. De nombreuses grottes alentours ont été converties en lieu de culte, et on parcourt plusieurs salles troglodytes, ce qui fait la particularité de ce monastère. Il s’en dégage un spiritualité forte. Les bas-reliefs du monastère sont riches, avec notamment la présence des armes de la famille Prochian gravés dans la roche dure : deux énormes lions se faisant face.
Le lendemain, départ pour Dilidjan, plus au Nord. Nous faisons une halte à Sevanaka, une presqu’île sur le lac Sevan où se dresse un monastère. La vue sur les montagnes environnantes et le bleu du lac rendent le lieu très photogénique. Tout au tour du lac Sevan, on trouve de petites stations balnéaires, où les arméniens apprécient se reposer, les pieds dans l’eau fraîche. Il faut dire que ce jour là, le thermomètre frise les 43°c…
Une heure plus tard, nous avons rejoins le monastère de Goshavank. Il s’agit surtout d’un point de départ intéressant pour randonner dans la région. Le monastère présente un intérêt moindre que celui d’Haghartsin, à quelques kilomètres de là. L’architecture est audacieuse, avec des salles à quatre colonnes, supportant les coupoles, et un magnifique réfectoire. Le cadre est pittoresque, l’ensemble monastique étant entouré de montagnes verdoyantes. Plus loin, nous passeront une partie de l’après-midi au bord du lac Parz, l’eau y est verte et poissonneuse. Les locaux viennent s’adonner aux joies d’un petit parc d’aventures avec tyrolienne et accrobranche.
Finalement, nous sommes lassés des monastères et des paysages de la région, qui nous rappellent beaucoup la Géorgie. Nous prévoyions de continuer vers le Nord pour visiter toujours d’autres monastères (Haghpat, Odzoun, Sanahin…) mais, nous rebroussons chemin et partons plein sud. Direction Tatev, l’une des images les plus connues d’Arménie. Nous allons faire 5h de route pour visiter encore un monastère, mais au moins la route va nous dépayser. Nous longeons d’abord le lac Sevan, dont les paysages parfois marécageux sont étonnants. Puis, la nature se fait de plus en plus aride. On se croirait à nouveau en plein Arizona, avec ses défilés et ses canyons, il ne manque que les cactus. Plus loin, les montagnes s’élèvent et la voiture peine à monter les côtes. On atteint rapidement des hauts plateaux, très verts, où l’on croise de nombreux apiculteurs.
Les montagnes environnant Tatev offrent un cadre majestueux au monastère. On peut y accéder en voiture (SUV obligatoire vu l’état de la route…) ou en téléphérique, considéré comme le plus long au monde. Mieux vaut, là-aussi, ne pas avoir le vertige. Le téléphérique traverse deux vallées, et effectue une véritable plongée dans le vide ! L’intérieur du monastère est très sobre, mais les parties annexes sont étonnantes. La terrasse de l’évêque offre une vue plongeante sur la vallée, les réfectoires sont immenses, on observe de nombreux bas-reliefs habilement gravés.
Le lendemain, nous poursuivons notre roadtrip en allant à Goris. Cette petite ville, pas très dynamique, est pourtant charmante. Elle est entourée de montagnes d’où se démarquent des cheminées de fées, et l’architecture des maisons est homogène, avec des constructions en étages, à flanc de montagne. Le lieu est harmonieux. A quelques kilomètres, à Khndzoresk, on peut observer troglodytes dans ces cheminées de fées. Ces anciennes habitations semblent toujours utilisées pour y stocker bétails et fourrages. Nous aurons la chance d’observer de très beaux rapaces : gypaètes barbus, vautours fauves…
Après une petite randonnée sous un soleil de plomb, nous reprenons la route de Yerevan, sonnant la fin du voyage. Nous ferons une dernière halte au monastère de Noravank, qui surplombe un paysage désertique. On y accède par un canyon, avant de découvrir le monastère en hauteur, entouré de montagnes aux couleurs d’ocres. Sublime. Une bien belle image pour terminer ce voyage !
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